8 mars 2007: Discours de Son Excellence Monsieur Seiichi KONDO à l'occasion de la soirée d'Art japonais "Japon - Miyabi : Splendeur et Sérénité" à l'UNESCO
"Excellences,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi de vous accueillir tous ici à l'UNESCO pour cette soirée consacrée à l'art japonais. En cette Journée internationale de la femme, c'est sous un angle féminin que ce spectacle vous sera présenté.
Au-delà des célébrations et des réjouissances, cette journée se doit d'être également pour nous l'occasion de réfléchir au rôle unique joué par les femmes dans la société, aux problèmes auxquels elles sont aujourd'hui confrontées à travers le monde, ainsi qu'aux opportunités nouvelles qui leur sont offertes. A cet égard, le Gouvernement japonais est conscient du rôle actif joué par l'UNESCO dans la promotion de l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes.
Ce soir, je souhaite mettre plus particulièrement l'accent sur le domaine culturel que je considère comme l'élément clé de l'autonomisation des femmes et de l'égalité des genres.
Au Japon, les contributions que les femmes ont apportées au développement de la culture sont nombreuses et importantes. Par exemple, ce sont les femmes qui, à l'époque Heian, ont donné naissance à l'un des trois alphabets japonais utilisés aujourd'hui, l'Hiragana. En effet, à cette époque l'usage des kanji, alphabet hérité des anciennes dynasties chinoises, était réservé aux hommes de la haute société et interdit aux femmes. Les femmes de la Cour développèrent alors un autre alphabet qui s'étendit bientôt à toute la société.
C'est à cette époque également que furent écrites par des femmes plusieurs oeuvres littéraires, journaux intimes, poèmes ou romans, d'une grande importance pour la culture japonaise. Ainsi, l'un des romans japonais les plus anciens « Le dit du Genji », écrit au XIème siècle et dont l'intrigue se passe à la Cour, a été écrit par une femme.
Le spectacle auquel nous allons assister ce soir nous fera tout d'abord découvrir un aspect, très féminin, du Japon ancien : la cérémonie d'habillage du Jûni-hitoe. Ce costume de Cour du XIème siècle est composé d'une superposition de kimonos dont les étoffes rivalisent de somptuosité et de délicatesse. Je souhaite souligner ici que le lien étroit unissant traditionnellement les japonais à la nature, qui s'exprime à travers l'amour des fleurs, des plantes et des animaux symboles des quatre saisons, ainsi que l'admiration vouée à la lune et aux étoiles, sont pleinement représentés dans ce costume. Toute l'élégance et la sophistication de ses couleurs sont le reflet de 1000 ans de savoir-faire dans le domaine de la teinture et de dévouement des artistes japonais, et ce costume peut, en un sens, être qualifié de quintessence du sens japonais traditionnel de l'esthétique.
Dans la seconde partie de la soirée, nous assisterons à une projection qui nous permettra, à travers le témoignage d'une femme qui a lutté toute sa vie pour la reconnaissance du Théâtre Nô féminin de comprendre que la quête de l'égalité entre les hommes et les femmes s'exprime également dans le domaine des arts.
J'espère que cette soirée vous permettra de mieux comprendre la culture féminine du Japon ancien et vous montrera comment les femmes ont contribué à enrichir la culture japonaise.
Je vous remercie. "
(There is no English version of this speech
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