17 avril 2007: Discours de Son Excellence Monsieur Seiichi KONDO sur le 34C/4 et le 34C/5

(176ème Session du Conseil exécutif de l'UNESCO)

 

(discours bilingue - bilingual speech)

 

"Monsieur le Président de la Conférence générale,

Monsieur le Président du Conseil exécutif,

Monsieur le Directeur général,

Excellences,

Chers Collègues,

 

(C/4 et C/5)

 

Cette session du Conseil exécutif intervient alors que nous approchons de la phase de finalisation du C/4 et du C/5, c'est-à-dire à un moment clé où l'UNESCO doit décider de ses orientations et de sa vision pour l'avenir. Le Projet de Stratégie à moyen terme qui a été présenté durant cette session est beaucoup plus clair tant par le fond que par la forme que le précédent, et nous nous réjouissons d'une telle amélioration. S'il est vrai que ce document ne reflète que partiellement les commentaires faits par les Etats Membres lors de la dernière session du Conseil, il parvient néanmoins à trouver un juste équilibre tant pour les Objectifs primordiaux que pour les Objectifs stratégiques du Programme en tenant pleinement compte de la Constitution de l'UNESCO, de sa mission et de ses domaines prioritaires dans le cadre de la situation internationale actuelle. Nous notons également que la différence de nature entre le C/4, orienté vers les questions de politique générale, et le C/5, à visée plus opérationnelle, a bien été prise en compte dans le processus d'élaboration des deux documents.

 

L'idée exprimée par certains membres de faire du C/4 un document révisable ou de pouvoir en différer l'adoption ne me semble pas très appropriée car je pense que les bases fondamentales sur lesquelles se fondent les objectifs de l'UNESCO ne seront et ne doivent pas être modifiées dans les deux ou trois années à venir, et c'est dans le C/5, et non dans le C/4 qu'il convient de répercuter les changements nécessaires dans les activités opérationnelles. Ne confondons pas les deux, sinon, nous risquons de perdre de vue la perspective à long terme de l'Organisation.

 

(Plafond du Budget)

 

Concernant le plafond du budget régulier, nous nous félicitons des efforts du Directeur général. En effet, grâce aux mesures de suppression de postes, l'augmentation des coûts incontrôlables ainsi que le coût des travaux de rénovation du Siège ont pu être absorbés sans pour autant nuire de façon notable à l'exécution des programmes. Je tiens à vous rappeler que dans d'autres organisations internationales telles que l'OCDE, dont j'étais Secrétaire général adjoint, les Etats Membres ont augmenté le budget tout en créant un budget distinct destiné à couvrir les coûts de rénovation. Malgré le caractère encore précaire de la situation financière du Gouvernement japonais, nous sommes conscients qu'un investissement minimum est inévitable s'il s'agit de s'engager et de s'impliquer davantage dans la réalisation des objectifs convenus au plan international et, au niveau des pays, de prendre une part active à la mise en ouvre du principe de l'unité d'action des Nations Unies. C'est dans un souci de stricte rigueur budgétaire que nous étudierons avec attention quel pourrait être le meilleur scénario parmi les 4 proposés.

 

(Réforme des Secteurs de Programme)

 

Les 6 années couvertes par le prochain C/4 ont une signification particulière, car elles se situent à un moment clé où l'UNESCO souhaite redonner corps à l'esprit de sa Constitution à la fois au niveau international, régional et national. En gardant cela présent à l'esprit, le Japon se félicite et soutient la réforme de chaque secteur de programme.

 

En ce qui concerne la réforme du Secteur de l'Education, elle est jugée appropriée dans le sens où elle peut permettre à l'UNESCO de mieux tenir son rôle de chef de file du Programme Education pour Tous (EPT), de la Décennie des Nations Unies pour l'Education en vue du Développement durable (DEDD) et de la Décennie des Nations Unies pour l'Alphabétisation (DNUA). De plus, la nouvelle structure peut permettre une meilleure coordination entre le Siège et les différents instituts de l'UNESCO pour l'éducation. Certaines inquiétudes peuvent toutefois être exprimées en ce qui concerne la disparition de la Division de l'Alphabétisation, mais de telles questions, très spécifiques, seront traitées lors des ajustements intervenant en cours de réforme. C'est sans délai que nous devons poursuivre cette indispensable réforme.

 

Il est regrettable que de nombreux problèmes de procédure aient été mis en évidence par l'audit externe. La question du respect des règles d'attribution des contrats se pose, ces dernières années, de façon récurrente au sein de tout le Système des Nations Unies, et je souhaite demander au Secrétariat d'introduire des règles et des procédures claires et appropriées en la matière et d'établir un système de contrôle interne, comprenant notamment la création, dans les meilleurs délais, d'un bureau chargé de garantir le respect de l'éthique. A cet égard, je me félicite de la réactivité dont le Directeur général a fait preuve et que je considère comme une première étape encourageante. J'en appelle à vous tous, unissons-nous pour rendre l'Organisation plus forte, en améliorant la réglementation financière et en activant le processus de réforme. Nous n'avons pas de temps à perdre. Le Plan d'action global doit être pleinement mis en ouvre.

 

En ce qui concerne l'évaluation des secteurs des sciences, nous pensons qu'une mise en ouvre complète et systématique des activités entre les deux secteurs, ainsi qu'une utilisation optimale de l'expérience acquise sur les questions relatives à l'eau est indispensable.

 

La Réforme du Secteur de la Culture a été discutée lors de la Réunion privée. Au moment d'examiner cette question, nous tiendrons compte du fait que la structure du Secrétariat se doit de refléter les priorités de programme définies par le C/4 et le C/5 et non l'inverse.

 

Mr Chairman,

 

(UN Reform)

 

We had a thematic debate on UN Reform at the last session of the Board and two months later the Report of the High Level Panel on UN system-wide coherence was published. In order to achieve the globally agreed goals, such as the MDGs and the EFA goals, expanded and strengthened coordination among the UN organs is indispensable. From this point of view, we highly appreciate the pro-active initiative of the Director-General to reactivate the Decentralization Task Force and to encourage the active involvement of the Specialized Agencies in the One UN pilots.

 

It should be noted however that country-wise programming and operation is a huge challenge for UNESCO, since UNESCO has traditionally worked sector-wise and the experience of the Field staff is not sufficient. In order to overcome this big challenge, strengthened coordination between the Headquarters and the Field offices, effectively trained staff and an appropriate system for rewarding the staff for good performance in the Field offices are all necessary.

We also take note that there are some elements in the HLP report which require further careful study, such as certain recommendations which do not fully take into consideration the distinction between F&P and the Specialized Agencies. We strongly believe that the ultimate objective of the "One UN" is to increase aid effectiveness in the field without reducing the total amount of ODA, and we strongly hope that the pilot projects will bring about concrete benefits to the communities and citizens of developing countries.

 

(Evaluation)

 

In order to maximize the potential of UNESCO under the current tight budget, it is necessary to prioritize the programme and select the most cost-effective means to attaining objectives, bearing in mind the need to give special consideration to the nature of our work that is difficult to measure. In this respect, the new evaluation strategy to be introduced next year is a great step forward, as it is the very first mechanism which enables a holistic and systematic evaluation of all Strategic Programme Objectives in the C/4 cycle. We hope this new system will work effectively and meaningfully.

 

That said, it should be understood that evaluation should not be conducted simply for evaluation's sake. Namely, expected results and performance indicators should be carefully crafted, both from quantitative and qualitative aspects, at the programming phase so that evaluation is efficient and meaningful. We cannot over-stress the importance of the follow-up of evaluations, namely the implementation of recommendations and the use of outcomes and lessons learned as a basis for programming. In this context, strengthened consultation between the evaluator and those being evaluated will be most useful.

 

(Extrabudgetary resources)

 

Extrabudgetary resources have in the past and will continue to have an important role to play in the response to needs that cannot be met by the regular budget. The Government of Japan agrees with the basic principle that extrabudgetary resources should be aligned with UNESCO's priorities and major programmes so that both the regular budget activities and extrabudgetary activities contribute harmoniously to the attainment of the same goals. Our Government continues to support the priority programs of UNESCO through voluntary contribution in areas such as the preservation of tangible and intangible cultural heritages as well as human-resource capacity development. I would like to add that some flexibility in programming must be maintained in order to attract donors.

 

Effective use of extrabudgetary resources also requires appropriate monitoring and speedy implementation. From this point of view, the recent clarification of the roles and responsibilities of the Headquarters Sectors and Field offices is one positive step forward and we hope that this will bring about increased accountability and efficiency in the management of extrabudgetary resources.

 

(WW2)

 

I would like to take this opportunity to reiterate our Government's position on the draft Declaration of Principles relating to cultural objects displaced in connection with the Second World War. It is extremely regrettable that the draft declaration was adopted at the 2nd session of the Intergovernmental Meeting was not adopted by consensus but by vote, in spite of the strong objections from some delegations and notwithstanding the rules of procedure of the meeting, which require participants to make best endeavor to reach decisions by consensus. The legitimacy of the declaration, which is not legally binding, fully depends on the support of all the Member States. Therefore, a declaration will significantly lose its value if it is not adopted by consensus. We should not create a bad precedent of a weak declaration that nobody pays attention to. The voting showed that a consensus was far from reached and our Government, along with other like-minded governments, will continue to stress our position that this declaration should not be adopted.

 

Monsieur le Président,

 

Avant de conclure, je ne peux m'empêcher de poser cette question : pourquoi nos Pères Fondateurs ont-ils créé l'UNESCO, en plus des Nations Unies, de la Banque mondiale, du GATT, etc. ?

 

Ils l'ont fait car, malgré l'importance capitale pour l'humanité du rétablissement de la sécurité et de la reconstruction de l'économie internationale, ils étaient déjà conscients, il y a 60 ans, que cela ne serait pas suffisant.

 

Ils savaient que c'est l'esprit de l'homme, et non les armes ou le libre- échange, qui permet de construire la paix et d'accéder au bonheur. Ils avaient conscience de la nécessité de créer une organisation internationale qui puisse aider l'humanité à élever « les défense de la paix dans l'esprit des hommes et des femmes ».

 

Comme ils l'avaient pressenti, l'avancée rapide de la mondialisation et le progrès des sciences et des technologies induisent une préoccupation accrue pour la course aux armements et la concurrence, entraînant des conflits armés et des disparités grandissantes de revenus. Ceci est la preuve de la pertinence de l'UNESCO.

 

Cependant, l'UNESCO n'est-elle pas dépassée par ces forces ? Ne tombons-nous pas dans l'étroitesse du chauvinisme et du matérialisme ? Ne nuisons-nous pas à l'Organisation en défendant des intérêts personnels, nationaux ou régionaux ? C'est en nous posant constamment ces questions, en notre âme et conscience, que nous serons capables de répondre aux espérances de nos pères fondateurs.

 

Monsieur le Président,

 

Je suis convaincu que les personnes assises autour de cette table sont capables de prendre conscience de cette menace, et ont la volonté d'éviter que l'UNESCO ne soit vaincue par des forces politiques, militaires ou économiques. Qui est l'UNESCO ? C'est nous. Chacun de nous en est un composant. Ne dirigeons pas nos forces vers la division, nuisible à l'Organisation, mais vers l'union, seule capable de concrétiser l'idéal de l'UNESCO.

 

On dit que le tout peut être plus grand que la somme de ses parties. La valeur de l'UNESCO ne doit pas être la somme de 192 intérêts nationaux étriqués. Elle doit être plus grande, et c'est en nous unissant qu'elle le deviendra.

 

Mr Chairman,

 

Let me finish by quoting two great men, one from the East and one from the West.

 

"History", said Jawaharlal Nehru, "is written by the victors and conquerors". Let us join hands to write a new chapter of UNESCO together, so that we all become victors.

 

JF Kennedy said at his inauguration speech: "And so, my fellow Americans; ask not what your country can do for you. Ask what you can do for your country". I would say, my fellow Delegates of the Board, ask not what UNESCO can do for you. Ask what you can do for UNESCO.

 

Thank you. "

 

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