6 mai 2004 : Discours d'ouverture du Symposium « Dialogue arabo-japonais », par S.E. M. Teiichi Sato, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, Délégué permanent du Japon auprès de l'UNESCO

 

(S.E. Monsieur Teiichi Sato a occupé cette fonction jusqu'en septembre 2006)

 

Vue de la salle pendant la démonstartion de calligraphie arabe©Permanent Delegation to UNESCO

 

"Monsieur le Directeur général,
Monsieur Bin Hassan, Ambassadeur d'Oman,
Monsieur Al-Nafisi, Ambassadeur du Koweït,
Madame Toyama, ancienne Ministre de l' éducation, de la culture, des sports, de la science et de la technologie du Japon,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

 

C'est pour moi un grand plaisir de prendre part à ce dialogue avec
d' éminents orateurs venus du Japon, du Monde arabe et de l'Europe, ainsi qu'avec des collègues travaillant à l'UNESCO. C'est une occasion particulièrement bienvenue de procéder à un examen transculturel et interdisciplinaire d'un sujet qui est désormais très cher à nos cours, celui de la diversité culturelle et de la mondialisation. Nous en sommes redevables notamment aux encouragements constants des présidents passés et présent du Groupe arabe à l'UNESCO et à la compétence de Mme Katerina Stenou et de ses collaborateurs. Je tiens à leur exprimer ma sincère gratitude ainsi qu' à tous les autres qui ont concouru à la préparation de cette réunion.

 

Je voudrais prendre seulement quelques instants pour partager avec vous quelques idées sur la façon dont nous pourrions aborder utilement ce sujet, compte tenu de notre ordre du jour et dans le souci de mettre les choses en perspective.

 

Il me semble que, lorsque nous envisageons la diversité culturelle, il nous faut avant tout bien comprendre que c'est grâce à un processus dynamique que celle-ci a été et continuera à être préservée. En considérant dans une optique statique la situation qui nous entoure, nous risquons d'aboutir à une conclusion trop étroite, à savoir que la diversité culturelle devrait être protégée. A mon sens, la conception dynamique nous permettra de trouver une meilleure solution, à savoir qu'il convient plutôt de promouvoir la diversité culturelle que de la protéger, et que le facteur le plus puissant de cette promotion est l'interaction des cultures. Celles-ci interagissent en effet, elles donnent et elles prennent, elles se fondent et elles se développent. C'est par ce processus dynamique, qui fait partie intégrante de ce que nous appelons «mondialisation», que des sources nouvelles de diversit é font leur apparition.

 

L'histoire en est la meilleure preuve. A notre première session, nous comparerons les processus de modernisation au Japon et dans le Monde arabe. Dans ces processus, il est clair que nous avons les uns et les autres préservé ce qui fait le caractère unique de nos cultures et que, en même temps, par les échanges et l'intégration avec le reste du monde, nos cultures ont aussi évolué pour produire quelque chose de nouveau. En fait, c'est ce que l'on peut dire également de l'Europe et, d'ailleurs, de toutes les autres régions.

 

Lorsque nous parlons de cultures, nous avons souvent à l'esprit ce qui est né du sol même de nos nations. Or, des cultures peuvent aussi être communes à des régions entières, à un continent, voire au monde entier. Peut- être est-il plus juste de les qualifier de «civilisations» dès que leur champ est suffisamment étendu. La question principale que nous devrons alors aborder à la deuxi è me session sera de savoir si la mondialisation favorise plutôt les cultures prises séparément ou si elle tend à assumer la force inté gratrice des civilisations. L'hypothèse que je voudrais vous soumettre est que les deux sont nécessaires et qu'il s'agit en fait des deux faces d'une même monnaie.

 

Une autre question importante à laquelle nous devons réfléchir est de savoir si la culture est quelque chose qu'il vaut mieux laisser à l'individu ou à la communauté , ou bien s'il s'agit d'un terrain où l'Etat ou la communauté internationale auraient leur place. On sait que, dans de nombreux pays, il existe une politique nationale de la culture et que l'on compte déjà dans ce domaine un certain nombre de conventions internationales. On nous demande maintenant de quelle manière nous voulons traiter de la diversité culturelle.

 

Dans ce symposium, et en particulier à la dernière session, nous prendrons pour base des études régionales et des analyses historiques afin d'explorer des approches novatrices du dialogue interculturel. J'espère, pour ma part, que les débats de ce symposium apporteront des idées nouvelles et fécondes qui nous permettront d'aller de l'avant et, en particulier, de faire progresser le programme de l'UNESCO pour la diversité culturelle.

 

Je vous remercie."

 

 

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